Minoterie, petite localité située sur la route Nord de Port-au-Prince, est l’une des régions les plus expressives en matière de mal développement. Isolée dans une région jadis bastion de certaines grandes industries nationales, d’où son appellation « Minoterie », la localité est restée un territoire aride et conditionné à la stagnation des habitants et des rares projets qui y sont implémentés ou tout simplement expérimentés. Sous la juridiction de Cabaret, situé à proximité (20 minutes en voiture), toute une jeunesse y croupit avide d’espoir et de débouché socio économique capable de les épargner des déterminismes sociaux qui les enlisent de jour en jour dans l’inertie.
La région ne présente pas un fort potentiel en matière d’agriculture vue la forte carence d’eau qui décourage les ménages à se lancer à fond dans cette catégorie d’activités. Pourtant des denrées comme le melon, le millet ne nécessitant pas beaucoup d’eau et résistant au soleil qui toujours darde ses rayons dans la zone y sont produites, mais pas en quantité suffisante pour satisfaire aux besoins de la communauté voire être commercialisées. Les femmes, principales moteur de la mince économie locale et des ménages, tirent leurs revenus du commerce (achat au marché de Cabaret le samedi et revente à celui de Minoterie tous les mardis). Les hommes habituellement ne bénéficient pas trop de l’apport de l’usine qui dorénavant ne fonctionne plus, car celle-ci utilisait une main-d’œuvre venant d’ailleurs qui rentrait régulièrement en bus pour venir y travailler.
Tous ceci ne fait que révéler les dessous d’une crise de mal développement qui enveloppe toute une région et paralyse non seulement les mécanismes de production et de reproduction de biens et de richesse, mais aussi et surtout prive la région d’une jeunesse capable et armée pour se prendre en main et tracer un nouveau lendemain. Dotées de quelques rares écoles dites « borlettes » qui offrent une éducation pauvre pour les pauvres, on retrouve nombre d’écoles communautaires mise en place pour répondre à un besoin réel mais sans capacités réelles pour délivrer une éducation de qualité et utile pour la communauté. Presque partout en milieu rural, Il existe cette grande disparité entre ces écoles et celles des régions urbaines (bien que n’échappant que partiellement à ce fléau).L’une des caractéristiques essentielle de ce système c’est qu’il est une machine à reproduire les inégalités sociales, l’exclusion et surtout le système traditionnel qui ne favorise pas le changement social. En effet dans la situation actuelle, la stratégie de la réduction de la pauvreté et de croissance ne peut se faire sans un capital humain bien formé et notre intervention rentre dans le cadre d'une expérience pilote, visant a appuyer le relèvement de cette petite localité par sa taille, mais grand par rapport au courage de sa communauté.